CV
André Gobeli
Il fait partie du paysage annécien depuis la Libération, mais toujours dans l’ombre, derrière l’objectif de son appareil photo ou de sa caméra. Car André Gobeli est discret. C’est d’ailleurs l’un des mots qui revient le plus souvent pour le décrire. On dit aussi de lui qu’il est généreux, attachant... et bavard, ce qu’il confirme volontiers. Lui même ajoute « soupe au lait », ce qui ne l’empêche pas d’avoir de l’humour !
Aujourd’hui âgé de 91 ans, André Gobeli est toujours aussi passionné par la photo ; il lui consacre moins de temps bien sûr, mais passe encore une à deux heures chaque jour dans son laboratoire situé sous les toits, au 7 ème étage de l’immeuble de l’avenue de Chambéry, où il vit depuis 60 ans aux côtés d ‘Eliane, son épouse.
« C’est un photographe de grand talent, qui a immortalisé des générations d’Annéciens et d’Annéciennes », comme le décrit son ami Lucien Colonel, ancien journaliste au Dauphiné Libéré. Au-delà des mariages et des scènes de la vie quotidienne que ce « photographe de rue » a saisi, le reporter a également suivi les grands événements (sportifs, culturels, politiques, etc.) de notre ville et de notre région pour la presse locale, nationale, mais aussi pour l’ORTF, dont il a été pigiste caméraman dès 1965.
Pour Georges Grandchamp, qui le connaît depuis leur participation aux chantiers de jeunesse, pendant l’Occupation, il est « l’homme de toutes les situations, mais aussi un homme de service, très dévoué, toujours disponible pour venir prendre une photo d’un événement ».
Photographe officiel du festival d’animation
Ses amis, et de nombreux Annéciens, se souviennent du petit local situé rue du Pâquier, où il recevait une clientèle très assidue et où il faisait bon philosopher. Cet amoureux d’Annecy, de son lac où il se baigne avec son épouse de mai à octobre, de sa forêt où il aime se balader, ne manquerait pour rien au monde (à part grosse crise d’arthrose) le Festival d’Animation, dont il a été le photrogaphe officiel depuis le tout début, ni Annecy Cinéma Italien, sans oublier les séances du Nemours, dont il est un habitué.
L’ascension des Drus par René Desmaison
André Gobeli a fixé sur la pellicule certaines des plus belles pages de l’histoire de l’alpinisme et du ski alpin, comme la célèbre ascension par René Desmaison de la face Ouest des Drus, filmée depuis un hélicoptère de la gendarmerie, ou encore les premières descentes du Suisse Sylvain Saudan, considéré comme le pionnier du ski extrême et surnomé « le skieur de l’impossible ».
Il a également immortalisé Guy Perillat, Maurice Herzog, mais aussi les grands noms du « show-biz », (Johnny Hallyday, Hugues Aufray, Françoise Hardy, Zizi Jeanmaire) et de la politique (Vincent Auriol, Pierre Mendès- France)...
Le goût de l’aventure
Qu’est-ce qui a conduit ce diplômé du brevet supérieur, que sa mère voyait déjà devenir instituteur, comme elle, à embrasser cette profession ? « Le goût de l’aventure et du contact avec les gens », concède-t-il... Sans oublier la passion de la photo, bien sûr. Une passion qu’il a su faire partager. Son fils Christian est devenu à son tour photographe professionnel et la plupart de ses petits- enfants travaillent dans l’image, en tant que graphistes ou photographes.
Le portrait d’André Gobeli ne pouvait s’achever sans mentionner un certain Piquepaille, rencontré à la Libération, qui lui a fait deux cadeaux magnifiques : il lui a présenté son épouse et lui a vendu son premier appareil photo, un Leica. Merci M. Piquepaille ! ?
Annecy Magazine - jan./fév. 2013
Repères
20 juillet 1921
Naissance à Genève1940
Diplômé du brevet supérieur (équivalent du bac actuel)Août 1944
Libération d’Annecy, André Gobeli devient journaliste au Messager patriotique et découvre la photo1948
Achète son premier Leica (d’occasion) et devient photographe indépendant1960
Premières JICA (Journées international du cinéma d’animation) dont André Gobeli deviendra le photographe of ciel1965
Entre à l’ORTF comme pigiste cameraman1985
Retraite « officielle »
Bibliographie
2011 article Dauphiné Libéré de Olivier Durand (PDF)
